Outre-Seille, un quartier sauvé de justesse …

Le quartier Outre-Seille, l’un des plus anciens de la ville, riche de son patrimoine monumental légué par l’histoire, doit à une décision prise par la municipalité élue en 1971, d’échapper à la destruction, comme l’avait été Coislin et devait l’être le Pontiffroy.

La politique de rénovation qui s’en suit, menée par la ville avec le concours des bailleurs sociaux, mais également par des particuliers, amène au fil des années en Outre-Seille, une population nouvelle, séduite par ce quartier qui a su conserver l’âme d’un village.

Oui, mais les habitants du quartier, anciens et nouveaux, déplorent que la Municipalité n’accorde pas au cadre de vie la même importance qu’à l’immobilier. La circulation, le stationnement, la propreté laissent à désirer.

Pour cette raison, au début de l’an 2000, un groupe d’habitants et de commerçants prend l’initiative de se réunir pour analyser la situation et étudier des améliorations à proposer aux élus. Le 18 septembre, ils constituent une association  dénommée «  Oui, Vivre en Outre-Seille ». Son objet, inscrit dans ses statuts, est «  l’amélioration de la qualité de vie de tous les habitants d’Outre-Seille, ainsi que la mise en valeur du quartier au sein de la ville de Metz afin d’en développer l’attractivité. »


L’association démarre fort, des groupes de travail se forment, mais la période électorale précédant les élections municipales de mars 2001 l’oblige à se mettre en sommeil quelque temps. Elle débute réellement ses activités en septembre 2001 en décidant d’organiser un événement convivial permettant aux habitants du quartier de se rencontrer et de tisser des liens entre eux. Le premier pique-nique de quartier a lieu le 23 juin 2002. C’est un succès qui se répétera tous les ans et toujours au mois de juin.

L’association propose en outre un certain nombre d’activités : visites d’expositions, balades guidées dans le quartier, elle ouvre un temps un atelier d’informatique, mais elle constate, avec regret, qu’il est difficile de faire s’exprimer la population d’Outre-Seille sur ses attentes en la matière.

Le dialogue avec les élus demeure sa tâche la plus importante et la plus ardue à la fois. Démocratiquement désignés par leurs concitoyens pour prendre les décisions qui les concernent, les élus sont réticents à les consulter et à prendre en compte leurs propositions. Mais en même temps, l’association fait l’expérience que les citoyens n’admettent pas volontiers que, s’ils ont le droit et le devoir de s’exprimer et de proposer, la décision ultime appartient aux élus.

Ensemble, faisons l’apprentissage de la démocratie participative

L’exercice est difficile. Il requiert de part et d’autre écoute, patience et humilité, mais il est passionnant et, pour l’association, il risque de l’être plus encore, puisque la municipalité élue en 2008 a fait de la démocratie participative l’une de ses priorités. Il y a donc là un challenge à relever, d’autant plus que, lors du pique-nique 2009, le maire a souligné le rôle de «  comité du quartier »   que joue en quelque sorte « Oui, vivre en Outre-Seille ».

Aujourd’hui, forts de la collaboration qui s’est établie entre notre association et celle des commerçants et artisans du quartier présidée depuis peu par Colette Trabucco, qui a rejoint notre Conseil d’Administration, nous invitons tous les messins d’Outre Seille à relever avec nous ce challenge. Plus nous serons nombreux, mieux nous serons entendus, et le quartier sera bien défendu.

Marie Judlin

Présidente de l’association